dimanche 21 avril 2013

Compte rendu du 5ème Condé sur l'ordre des femmes

-->

--> 12 mars 2013 - 14h30 à 16h 

Article de référence : "L'ordre des femmes"

Lecture de l'article de Daniel Cordonier

L'article explique l'amour selon différents points de vue : biologique, psychologique et sociologique.
L'attirance entre les hommes et les femmes est liée à l'odeur et à la vue pour repérer les facultés de reproduction. Autre point important : s'il y a parfaite symétrie gauche-droite, l'attirance est plus forte. C'est un indice de bonne santé, de même qu'une excellente proportion taille - hanche. L'odorat est primordial : nous sommes attirés par nos complémentaires, c'est-à-dire ayant des système immunitaire différents.
La passion modifie le fonctionnement du cerveau : augmentation de la production de dopamine, neurotransmetteur du plaisir (comme le chocolat), ainsi que l'amphétamine naturelle qui déclenche l'euphorie. La passion modifie également la zone de jugement critique (l'amour rend aveugle). Cela correspond à ce qu'il se passe dans les addictions mais pour une durée limitée (max 30 mois).
En ce qui concerne l'attachement à long terme, c'est plutôt l'hormone qui accélère l'accouchement et la production de lait. Elle est activée lors de caresses, contacts affectueux, conversations intimes.
Du point de vue psychologique, nos comportements obéissent aux lois de l'évolution. Il y a des différences entre les attitudes des hommes et des femmes : les premiers ne sont pas certains d'être les géniteurs, donc ils recherchent la beauté physique comme signe de bonne santé pour l'enfant. Ils ont aussi un maximum de relation pour être sûrs d'avoir des descendants. Les secondes sont attentives au statut social pour assurer la survie de l'enfant. Elles recherchent la relation stable. Toutefois, elles sont infidèles pour mettre en concurrence les spermes pour être sûrs d'avoir des enfants robustes. On remarque que plus la taille des testicules est grande, plus la population étudiée est polygame. L'être humain en fait partie.
Le problème des hommes est que les périodes de fécondité des femmes ne sont pas visibles ce qui a fait que les premiers ont mis en place des barrières sociales pour contrôler la sexualité féminine. Dans la société occidentale, la polygamie est généralisée. Cela est du à notre évolution où nous recherchons toujours un maximum de descendants malgré les moyens contraceptif.
Sur le plan sociologique, le mariage régule la relation dans la communauté et augmente la stabilité de l'union pour favoriser le statut de l'enfant. Les bases du mariage datent de Saint Augustin : procréer, rester fidèle, ne pas être dissous. Le mariage rentre dans les sacrements depuis 1184.
Les relations sexuelles entre époux étaient acceptées uniquement pour obtenir des enfants et dans le cadre du mariage. Celui-ci peut être annulé s'il n'y a pas de descendance. L'homme accusé d'impuissance devait prouver devant témoin qu'il ne l'était pas. Cela s'appelait les congrès et a duré plusieurs siècles avant d'être annulé en 1677.
La fidélité est le moyen de résister aux pulsions. Le devoir conjugal permet de ne pas sombrer dans la luxure, personne n'est maître de son corps mais le conjoint, adultère (après mariage) et fornication (avant mariage) sont des péchés mortels.
Le mariage chrétien ne peut pas être brisé, il est de nature transcendante. Dieu en est le gardien. Sa crainte fait que les époux restent unis. Mais cette conception conduit à des excès, il arrivait alors que les maris fassent tuer leur femme pour s'en libérer.
Aujourd'hui, le mariage a baissé et les divorces augmentent.

Débat

- Pour ma part, j'ai découvert grâce à ce texte que nous étions une race foncièrement polygame grâce à la mesure des testicules ! Et, on nous parle de la monogamie depuis 1500 ans (surtout les monothéistes) ou encore du droit des hommes d'avoir plusieurs femmes.
- A-t-on le droit aujourd'hui de penser et de faire ce qu'on veut ? En tant que femmes, en occident oui mais ce n'est pas généralisable au monde et dans l'histoire.
- Un gabonais me raconte qu'il y a chez lui deux groupes : l'un où les hommes et les femmes sont libres d'avoir des relations sexuelles comme ils veulent car l'homme ne sait jamais qui est son enfant donc son descendant est l'enfant de sa sœur. En effet, ayant une mère en commun, l'enfant de sa sœur a plus de chance d'avoir ses gènes qu'un autre enfant né dans le cadre de son mariage. Il invite par exemple à son mariage son père mais surtout le frère ainé de sa mère.
- Je connais une ethnie minoritaire en Chine qui vit à peu près de cette façon libre avec la figure de la mère comme étant centrale.
- Ici, à Gandia, c'est la figure de la grand-mère maternelle qui est centrale. On peut généraliser à l'Espagne. Ce qui ne veut pas dire qu'il y a liberté sexuelle ! Le problème a été aussi l'influence du franquisme avec un catholicisme exacerbé.
- Deux paragraphes me posent questions : tous sont polygames mais comme les périodes de fécondité féminines ne sont pas visibles, des barrières physiques et sociales ont été élaborées.
- On croit dans un sens qu'on ne le vit plus aujourd'hui mais il y a un certain nombres d'exemples qui montrent le poids de nos coutumes et un certain retour en arrière : on s'étonne par exemple que je ne suis pas mariée, une collègue demande à une nouvelle embauchée de ne avoir pas d'enfant dans les trois ans à venir, etc.
- Il y a aussi cette multiplication du devoir d'allaitement maternel alors que les parents devraient être libres de choisir avec l’allaitement au biberon.
- Voir le livre « Emilie, Emilie » qui montre comment lier développement professionnel et personnel.
- Ça devrait faire partie d'une question féminine… Pourquoi ? Ça concerne aussi les hommes. Les habitudes montrent que c'est encore les femmes qui suivent le conjoint mais cela pourrait être le contraire. Il arrive aussi que les hommes s'impliquent dans la famille. Notamment dans le nord de l'Europe.
- Même au niveau de l'Espagne, il y a une forte obligation : est-ce par choix ou par obligation ? En France, on a une aide pour s'arrêter de travailler trois ans pour élever l'enfant et retrouver son travail ensuite. En Espagne, il n'y a pas d'aide et la femme continue à travailler. Avec la crise, on voit de plus en plus d'hommes s'occuper des enfants car il y a de plus en plus de chômage et ça peut être l'homme qui perd son travail.
- Autre intérêt de ce texte : la durée de la passion est courte alors comment passer à la relation stable ? On lit l'importance des preuves d'affection. On rajoute aussi les aspects matériels et les enfants. Les enfants c'est pour toujours et on garde ce quelque chose qui ressemble à de la passion permanente. On gronde mais tout revient dans l'ordre. N'aime-t-on pas plus nos enfants que nos enfants nous aiment ?
- Lorsqu'il y a séparation entre conjoints qui ont des enfants, les relations changent : le plan est plus égal. On peut le vivre mieux mais ce n'est pas forcément bien. Il faut qu'il y ait une différence. Même si aujourd'hui on aime nos enfants et on leur parle comme des vraies personnes (ce qui n'a pas toujours été le cas), c'est important de leur garder aussi leur statut d'enfant.
- Il y a parfois des situations qui existent encore en France où on ne parle pas aux enfants. Ils perdent l'empathie jusqu'à la possibilité de déni de grossesse. Ana nous montre un article tiré de l'écho du lycée : « Son GPS l'a conduit durant 1500 km dans la mauvaise direction »... Alors si on ne se rend pas compte de sa route, on peut cacher une grossesse, même à son mari !

Bref, nous avons petit à petit changé de sujet !

                                                                                                           Béatrice pour le condé, Valencia, le 13 mars 2013

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire