Condé Valenciano 6 - 19 avril 2013 - 19h30 à 21h
Article de référence : « Le droit des hommes à ne pas être des héros »
Lieu et thème
Nous nous retrouvons au bar « L’arteria » à Valencia,
conde de Altea, 5.
Prochaine réunion à comacasa à Valterna, à 14h30 le 7 mai.
Nous continuons à traiter du thème de l'amour et du sexe
autour, cette fois, d’un article de Guy Corneau « le droit des hommes à ne
pas être des héros ».
Précision : hommes et femmes sont présents à cette
réunion. C’est important pour saisir le débat où les points de vue
s’affrontent !
Lecture de l'article
D’après un groupe de parole fondée par Guy Corneau, les
hommes ont du mal à exprimer leur masculinité. Comme s’ils régressaient alors
que les femmes avancent. Les hommes qui participent aux groupes sont de toute
provenance : ils veulent apprendre à exprimer ce qu’ils ressentent pour
réduire le fossé qui s’est créé entre les hommes et les femmes. Ils
revendiquent non pas le droit de pleurer, d’exprimer leur sensibilité mais ils
s’en donnent la permission. Ils ne cherchent plus à être accroché à la
performance à tout prix. Ils revendiquent le droit à une intimité avec soi. Par
exemple le désir de sa paternité et de faire attention à sa santé.
Les hommes cherchent une meilleure relation à leurs
enfants et s’intéressent aux cosmétiques en recherchant le bien-être. Ils
s’interrogent sur la qualité de vie sans chercher à répondre seulement à
accumuler de l’argent ou à être efficace. Il doit aussi être présente à
l’intérieur du monde domestique.
Les femmes veulent des hommes virils mais pas macho.
Comment comprendre cette contradiction ? On peut être doux sans être mou,
ferme sans être cassant. Un homme qui a appris à exprimer ses émotions et qui
pleure, c’est insécurisant. Une femme a un modèle, sa mère, et cherche le
regard masculin pour être reconnu. L’homme et la femme doivent trouver une
nouvelle forme de sécurité intérieure.
Il doit bien y avoir différenciation : personne n’est
tout puissant, il est important de reconnaître l’existence de l’autre. C’est
dans la différence qu’on peut s’aimer.
Paroles d’hommes sur le Web : « Que
veulent-elles à la fin ? Quand je m’occupe de la maison et du bébé, je me
fais larguer car je ne suis pas assez viril ». « Les femmes n’ont
plus besoin de nous ! » ; « Les filles cherchent un homme
inexistant… Alors on reste l’éternel adolescent qu’on nous reproche ! »
Débat
- Cette histoire vient du Québec. Existe-t-il de tels
groupes de paroles en France ou en Espagne ?
- J’adore la dernière phrase : c’est une réaction de
défaite…
- De le dire, sûrement ! Mais l’être (l’éternel
adolescent), c’est autre chose. On est ce qu’on a besoin d’être. Si tu as
besoin d’être mûr, tu le seras… C’est plus joyeux d’être l’éternel adolescent,
tu as moins de responsabilité.
- Mûr, ce n’est pas seulement la responsabilité, c’est un
chemin qui te mène à la connaissance de toi. Si c’est un poids de
responsabilité, je comprends le choix. Mais si tu le vois comme un chemin de
croissance, c’est jouissif ! On reste libre de toute façon…
- ce n’est pas si tu veux, c’est si tu as l’occasion. Pas
seulement l’éducation, le caractère, si tu as besoin de faire face à quelques
situations dans la vie (par exemple la mort de tes parents), tu as des possibilités
d’être mûr très vite… Si tu viens d’une famille aisée, tu n’es pas marié et on
s’occupe de toi, tu peux éviter les combats… Je crois que c’est face au combat
qu’on mûrit.
- Mais ça c’est pour les hommes et aussi pour les femmes.
- Je crois que ce n’est pas conscient : l’homme
adolescent, c’est une façon d’éviter les conflits, les problèmes ; c’est
très masculin, c’est très confortable,
- tu généralises.
Quand on parle du chemin vers la maturité, c’est pour tous ?
- oui, les femmes comme les hommes.
- je pense que c’est en relation forte avec l’éducation,
la façon dont on aborde les questions de la vie avec les enfants, petit à
petit…
- en effet, être mûr, c’est aussi être capable de discuter
avec soi-même…
- Nous les femmes, il a fallu se battre pour avoir des
responsabilités.
- sans discuter du passé, si on parle de maintenant et du
futur, on est à deux… Comment trouver l’équilibre ?
- Oui, mais parfois ce sont nous les femmes qui ne le
laissons pas participer : c’est plus commode de faire les choses toutes
seules. On ne leur donne pas assez de responsabilité, on voudrait que ce soit
fait à notre façon…
- j’ai un enfant adolescent : il refuse qu’on
l’embrasse car c’est une marque de faiblesse…
- Ma question : comment les hommes, qui ne s’arrêtent
jamais sur le détail des choses, sont-ils les chefs d’entreprises ? Il
paraîtrait que c’est pour cette raison… Je n’y crois pas, c’est plutôt une
histoire de pouvoir de l’homme !
- Je crois que les femmes sont plus constantes, plus
intelligentes, le petit détail a aussi son importance et on est capable de
faire tout !
- je pense que dès que l’homme se pose des questions sur
le petit détail de la vie quotidienne, il peut changer plein de choses, c’est
ça qui le rend plus heureux. N’ont-ils pas beaucoup de difficulté à voir
l’ensemble…
- sur la question des responsabilités, c’est si tu es dans
une situation où tu as à faire face à des problèmes ; par exemple, mon
fils a réussi à utiliser une machine très compliquée grâce à son expérience de
jeu vidéo. Donc ton contexte naturel joue un rôle important, si tu as une
obligation de pratiquer un dialogue avec toi-même alors ce sera normal…
- moi aussi à mon fils adolescent, je lui dis que c’est
normal qu’il passe par des phases de haut et de bas ; ça aide d’avoir ces
discussions pour les aider à affronter ces situations difficiles, à se
dépasser, à mûrir.
- oui, l’éducation, la liberté, la conscience, c’est
important. Mais à la fin, tu choisis comme tu es.
- Question sur le titre : on peut se demander s’ils
veulent ne pas être des héros ? Les laisse-t-on être des héros ? Et
qu’est-ce que c’est ? Celui qui a la solution pour tout ? Le lion
chef ! Etre maître du territoire !
- C’est la lionne qui chasse !
- Moi j’ai déjà pensé que j’aimerais être mon mari :
il est heureux ! Moi, je rentre dans le détail, il ne rentre pas dans le
détail…
- Les hommes sont plus simples et les femmes plus
compliquées. Jamais on ne sait ce que veut une femme.
- Parce qu’on veut que les hommes devinent ce qu’on veut,
on ne dit pas directement. On donne des clés, on donne des pistes et vous vous
perdez… C’est comme un jeu !
- c’est comme une épreuve. Pour voir s’ils se
responsabilisent, nous connaissent-ils ? Suivent-ils la piste ?
Ont-ils des couilles ? On veut partager… Avec les hommes il faut tout
dire, c’est fatigant !
- Ce n’est pas un héros qu’on cherche. Mais si tu ne l’es
pas, on te le reproche !
- qu’est-ce que c’est un héros à la fin ?
- moi j’ai besoin d’admirer et d’être admirée… être
unique !
- ce qu’il faut pour être amoureux !
- n’est-ce pas une utopie ?
- rappelons que la première chose est d’être capable de
dialoguer avec soi-même, d’être bien avec soi-même. C’est valable pour les
femmes et les hommes.
- et hop on reprend le texte qui dit tout : « C’est
dans la différentiation qu’on se retrouve ! »
- admirer c’est simple : reconnaître ce qu’est
l’autre et l’accepter. Si jamais tu as un doute sur quelque chose qu’il fait et
que tu ne trouves pas bien, grave, éthique, alors c’est le début de la fin.
- tu dois être très généreux avec les fautes de l’autre…
- c’est possible dans une certaine mesure mais pas pour
tout !
Béatrice
pour le condé, Valencia, le 20 avril 2013
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